On la sait écologique ou sociale, mais la transition est tout autant alimentaire.
Et, dans ce domaine également, l’évolution des comportements constitue un enjeu absolument clé pour parvenir collectivement à un modèle plus vertueux.
Mais qu’en est-il des premiers concernés, les consommateurs eux-mêmes ? Véritables moteurs du changement, capables d’influencer l’action des producteurs, ils sont également cibles des innovations et du discours commercial des marques. Comment se positionnent-ils par rapport à cette transition ? Quelles attentes, aspirations et pratiques manifestent-ils ? Comment mieux les comprendre ?
Tour d’horizon des tendances actuelles.
Quand les convictions des consommateurs dictent l’innovation
L’attention croissante portée par les consommateurs au caractère éthique de leur assiette mérite également d’être analysée pour les effets qu’elle génère sur le dynamisme de l’innovation dans le secteur alimentaire.
En matière de transparence alimentaire tout d’abord, où au moins deux innovations majeures ont fait une fulgurante apparition dans la vie des consommateurs : le nutriscore, permettant une compréhension intuitive de la qualité nutritive des produits et l’application Yuka, conçue pour aider les consommateurs à choisir les produits bons pour leur santé et inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits.
Dans le domaine du gaspillage, on observe également une tendance récente à l’apparition et l’appropriation grand public d’applications de reventes d’invendus, en témoigne le remarquable succès de Too Good Too Go, comptant désormais près de 10 millions d’utilisateurs uniques en France.
Face au besoin de nourrir plus de bouches tout en prenant soin de la planète, on retrouve la même porosité entre combats culturels et innovation avec le succès industriel de la start-up Ynsect, première licorne foodtech française, bâtie autour d’une offre de valeur simple : nourrir la population mondiale à base d’insectes, à la consommation en ressources (eau, énergie…) autrement plus basse que la viande.
Mais l’innovation peut également emprunter des chemins moins technologiques. C’est le cas du développement récent, en France et en Suède, d’abattoirs mobiles venant directement aux éleveurs afin de diminuer les souffrances animales liées au transport avant l’abattage (cages, surpopulation, stress, etc.).